Un voyage au cœur d’un rêve : Quand le basket façonne des destins

Il existe des instants dans la vie où tout prend sens, où le chemin parcouru, les rencontres et les choix passés se cristallisent en moments d'une intensité rare. Ces dernières semaines, j’ai eu la chance de vivre deux événements qui résonnent profondément en moi : ma visite à l’Université d’Arkansas le 21 novembre pour voir Adou Thiero évoluer, et un match le 3 décembre à Miami, où Adou affrontait Paul-Mathys Djobet, un autre jeune talent avec qui j’ai une histoire unique.

21 Novembre : La promesse d’un rêve à l’Université d’Arkansas

Le 21 novembre, je me suis rendu à Fayetteville, sur le campus de l’Université d’Arkansas, pour assister à un match d’Adou Thiero. Voir Adou jouer sous les projecteurs du basket universitaire américain, avec cette détermination qui ne faiblit jamais, était une véritable source de fierté. C’était bien plus qu’un match ; c’était une étape cruciale dans un voyage que je suis depuis des années.

Cette journée a été marquée par une rencontre inoubliable avec John Calipari, une légende vivante de la NCAA. L’homme qui a propulsé des joueurs comme Anthony Davis, John Wall et Derrick Rose au sommet m’a accueilli avec une reconnaissance qui m’a profondément touché. Ses premiers mots ont résonné avec une humilité rare : « Tu es la raison pour laquelle Adou a cette chance unique de jouer dans la NCAA. »

Ces paroles, prononcées par quelqu’un d’aussi emblématique, m’ont rappelé pourquoi je fais ce métier. Ce n’est pas pour les trophées ou la reconnaissance, mais pour ces moments où l’on voit l’impact tangible de son engagement sur la vie d’un jeune. Durant cet échange, nous avons parlé de développement de talents, d’accompagnement et de la manière dont chaque détail, chaque opportunité offerte peut transformer une trajectoire.

3 Décembre : Une Rrencontre au sommet à Miami

Quelques semaines plus tard, le 3 décembre, un autre moment fort m’attendait : un match à Miami entre Adou Thiero et Paul-Mathys Djobet. Ces deux jeunes hommes, que je connais intimement, se retrouvaient face à face sur le terrain pour une confrontation pleine d’intensité et de symboles.

Adou, héritier de la passion et de la discipline de ses parents, Mariam et Almamy, incarnait la ténacité et l’héritage d’une famille qui a tout donné pour le basket. De l’autre côté, Paul-Mathys, avec son énergie débordante et sa quête incessante de dépassement de soi, montrait à chaque dribble pourquoi il est une étoile montante.

Ce match était bien plus qu’un duel sportif. Pour moi, il symbolisait des années d’efforts, de sacrifices et de rêves partagés. Voir ces deux jeunes talents s’affronter avec autant de passion et de respect mutuel était une véritable célébration de tout ce que le sport peut offrir de plus beau. Bien sûr, il a fallu un vainqueur et un perdant, mais dans mon cœur, ce match a été une victoire pour eux deux.

Un héritage qui se transmet

Pour comprendre la profondeur de ces moments, il faut revenir à la fin des années 1990. C’est lors d’un voyage au Mali, accompagné des coachs emblématique de NCAA Scott Drew (aujourd'hui coach de Baylor University)  et Pam Borton ( coach à succès en NCAA et aujourd'hui executive coach , que j’ai rencontré les parents d’Adou. Sur les terrains de basket poussiéreux de Bamako, j’ai découvert Mariam, une jeune joueuse d’une élégance et d’un talent exceptionnels. Sa détermination et son rêve de franchir les frontières m’ont immédiatement marqué. Après de longues discussions avec sa famille, nous avons travaillé à lui offrir une opportunité aux États-Unis. Mariam a non seulement excellé dans ses études, mais elle est aussi devenue une star de la NCAA et fut même draftée en  WNBA avec les Washington Mystics.

C’est également lors de ce voyage que j’ai rencontré Almamy Thiero, un ailier fort imposant et prometteur. Après avoir représenté le Mali sur la scène internationale, il a poursuivi sa carrière universitaire aux États-Unis avant de devenir un mentor pour une nouvelle génération de basketteurs grâce à son programme AAU. Leur union a donné naissance à une famille extraordinaire, avec Adou comme digne héritier de cette passion familiale pour le basket. Sa petite sœur Mimi est déjà sur les radars des plus grandes universités NCAA, poursuivant cet héritage avec la même détermination.

Une transmission familiale et personnelle

Ces moments ont pris encore plus de sens car j’ai pu les partager avec mes propres enfants, Mathilde et Baptiste. Les voir s’imprégner de cette énergie, ressentir l’effervescence des matchs universitaires, et comprendre la profondeur des valeurs que le sport transmet, fut un cadeau inestimable. Ces expériences leur ont montré que les rêves, aussi grands soient-ils, sont accessibles avec du travail et de la résilience.

Gratitude et inspiration

En quittant Miami après ce match mémorable, je me suis senti rempli de gratitude. Pour avoir été témoin de ces trajectoires exceptionnelles, pour les leçons qu’elles m’ont enseignées, et pour l’inspiration qu’elles ont insufflée en moi. Ces moments sont un rappel puissant que notre véritable héritage réside dans les vies que nous touchons et les rêves que nous aidons à réaliser.

Adou et Paul-Mathys incarnent ce que signifie poursuivre un objectif avec passion et persévérance. Leur affrontement sur le terrain, tout comme les retrouvailles avec Mariam et Almamy, étaient bien plus qu’un événement sportif. C’était une célébration de la résilience, du travail acharné et de l’importance de croire en ses rêves.

Une histoire qui continue

Le 3 décembre restera gravé dans ma mémoire, mais ce n’est qu’un chapitre d’une histoire plus vaste. Ces jeunes talents ont encore tant à accomplir, et je suis honoré de pouvoir être témoin de leur progression. Comme je l’ai dit à Adou et à Paul-Mathys après le match : "Ce n’est pas juste une question de victoire ou de défaite, mais de ce que vous construisez à chaque étape. Vous inspirez les autres par votre parcours."

Et ce n’est que le début. Step into The Bounce Zone, là où les rêves prennent vie et où chaque action pave le chemin vers l’excellence.

Jean-Pierre Ciesielski
The Bounce Mentor

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